BANQUE CENTRALE en RD CONGO
Le Franc Congolais noyauté par le Dollar Américain |
La nouvelle réglementation de la valeur de change de la Banque Centrale du
Congo (BCC), parlant de la dépolarisation de l’économie nationale, est entrée
en vigueur depuis le jeudi 25 septembre 2014 à Kinshasa-Gombe, siège de cette
institution.
« La monnaie est comme la langue d’un peuple, plus elle est parlée,
plus elle conquiert le monde, moins vous la parlez, plus elle a tendance à
disparaître ».
Cette réalité a inspiré les autorités de la Banque Centrale du Congo pour
enfin lancer la reforme sur la dédollarisation de l’économie nationale qui est
noyautée par le phénomène de dollarisation depuis plusieurs décennies. Cette
reforme aura
pour effet de redonner à la monnaie nationale, le Franc Congolais (FC), ses attributs naturels tel que celui de sa souveraineté et de sa suprématie sur toute l’étendue du territoire national. En effet, au regard de la réduction considérable du taux d’inflation moyenne annuelle de 550% en 2000 à 1,16% en 2013, le Franc Congolais devrait, selon les autorités de l’institut d’émission, reprendre progressivement son rôle d’instrument d’échange sur l’économie nationale. A la stabilité du taux d’inflation s’ajoute la maîtrise du taux de change entre la monnaie nationale et le dollar américain dont le taux varie entre 910FC et 930FC pour un dollar, et ce depuis 2009 jusqu’à nos jours. Par conséquent, aujourd’hui, on ne conçoit pas le manque de confiance dans le chef de la plupart des opérateurs économiques qui continuent à considérer le dollar comme monnaie de refuge. Et pourtant,
pour effet de redonner à la monnaie nationale, le Franc Congolais (FC), ses attributs naturels tel que celui de sa souveraineté et de sa suprématie sur toute l’étendue du territoire national. En effet, au regard de la réduction considérable du taux d’inflation moyenne annuelle de 550% en 2000 à 1,16% en 2013, le Franc Congolais devrait, selon les autorités de l’institut d’émission, reprendre progressivement son rôle d’instrument d’échange sur l’économie nationale. A la stabilité du taux d’inflation s’ajoute la maîtrise du taux de change entre la monnaie nationale et le dollar américain dont le taux varie entre 910FC et 930FC pour un dollar, et ce depuis 2009 jusqu’à nos jours. Par conséquent, aujourd’hui, on ne conçoit pas le manque de confiance dans le chef de la plupart des opérateurs économiques qui continuent à considérer le dollar comme monnaie de refuge. Et pourtant,
Francs Congolais |
toutes les mesures
prises, dans le cadre de l’amélioration de la politique monétaire et de change
initiée par la Banque Centrale du Congo, telles que l’interdiction de sortir du
territoire national avec une somme supérieure à 10.000$ USD et la fixation
qu’en Franc Congolais et non plus en Dollar américain des prix des différentes
marchandises sur le marché, devraient logiquement pousser ces opérateurs
économiques à développer une confiance accrue dans notre monnaie nationale. Notons
que pour faciliter les transactions courantes, la banque a émis des billets à
valeur faciale de 5.000FC, 10.000FC et 20.000FC pour les grands opérateurs
économiques.
La perte progressive de la valeur du Franc Congolais
dollars américains: différentes coupures |
La valeur monétaire commence toujours par le
chiffre 1, sauf dans notre pays où elle commence plutôt par le chiffre 50 (50
francs congolais). En République Démocratique du Congo, la forte dépréciation
qu’a connue la monnaie nationale (à cause des flambées des prix), par rapport
au dollar américain a provoqué la perte progressive de la valeur du Franc
Congolais. Rappelons-nous qu’après la
réforme monétaire de 1998, l’émission des billets de 5FC, de 10FC et 20 FC a
été interrompue deux ans plus tard. Ces billets ont par la suite perdu leur
pouvoir d’achat dans le circuit économique avec pour conséquence que l’unité
monétaire dans les échanges commerciaux nationaux ne débute qu’à partir de 50FC,
contrairement aux monnaies
étrangères qui interviennent dans les échanges des autres économies nationales
avec de plus petites coupures.
Il convient d’indiquer par ailleurs que la valeur de la monnaie se mesure
par rapport à son pouvoir d’achat c’est-à-dire sa capacité à satisfaire aux
différents besoins pour motif de transaction, de spéculation et de précaution.
Ce sont-là les fonctions principales qui déterminent en permanence sa valeur. A
l’échelle internationale, le Franc Congolais développerait de la valeur si la
RDC était capable de produire des biens et services compétitifs rencontrant la
demande extérieure. A titre illustratif, les Etats Unis est la première
puissance économique mondiale et pèsent lourd dans les échanges commerciaux
mondiaux. Ainsi sa monnaie « le dollar » créée par la Banque
Fédérale, requiert de la valeur marchande sur le plan international. De même
que « le Yuan » et « l’Euro », pour ne citer que ces deux
devises, constituent deux monnaies recherchées dans les échanges
internationaux, derrière le dollar américain, grâce à la politique monétaire et
économique de la Chine et de l’Union
Européenne qui les soutiennent.
Pour la RDC, il est plus que temps que le budget de l’Etat soit à la
hauteur de l’étendu et des besoins du pays. Ce budget devrait être réajusté au
moins à l’équivalent en Franc Congolais de 50 milliards de dollars américains d’ici
2020 afin d’accroître la croissance économique à deux chiffres et redonner
ainsi de la valeur à la monnaie nationale tout en assurant la promotion du
marché de l’épargne et du crédit.
Les 18 banques commerciales agrées sont appelées à jouer le rôle de
financement de l’économie.
C’est pour cette raison que les 18 banques commerciales agrées sous l’encadrement
de la Banque Centrale du Congo sont appelées à jouer pleinement le rôle de
financement de l’économie. La dédollarisation de l’économie congolaise
nécessite impérativement la révision en aval de la politique monétaire et de
change par la Banque Centrale du Congo par rapport à la politique économique et
budgétaire du Gouvernement en amont.
Ainsi, toutes les mesures visant à la dédollarisation de l’économie
congolaise doivent s’appuyer sur la loi de GRESHAM qui
dit : « la mauvaise monnaie chasse la bonne ». En RDC, pour redonner une valeur progressive à notre monnaie, le Gouvernement et la Banque
Centrale du Congo devrait sans doute, à mon avis, prendre les mesures
suivantes :
- maintenir la stabilité du taux de change et de l’inflation ;
- établir, comme passage obligé, une politique sur les bureaux de change (forex bureau) et former leurs agents à un exercice professionnel de leur métier plutôt que d’encourager sur les places publiques les « changeurs » sans formation aucune ;
- revoir à la baisse le taux de la réserve obligatoire en dollars américain et le taux directeur pour encourager les banques à octroyer plus de crédits et à un taux d’intérêt plus bas qu' aujourd’hui; favoriser l’émergence des banques d’investissement pour la promotion des PME et des PMI qui constituent généralement une part importante des besoins économiques et de la demande des billets hors circuit bancaire ;
- produire et diffuser des documents audio-visuels sur la culture bancaire et la protection de la monnaie nationale dans toutes ses formes ;
- poursuivre et intégrer l’éducation financière, par l’intermédiaire du Ministère de l'Education Primaire, Secondaire et Professionnelle, dans le programme scolaire national pour les enfants de 6 à 18 ans tel que cela a été recommandé aux Etats par la 2eme conférence de l'Union des Banques Francophones.
L’application de toutes ces mesures renforcera la reforme sur la
dédollarisation et aura pour avantages de :
- restituer
à la monnaie nationale les propriétés de stabilité et de monopole
économique en lui redonnant ses fonctions de talon de valeur de
l’économie ;
- restituer
à la monnaie ses attributs de symbole de souveraineté nationale et de
suprématie parmi toutes les monnaies ayant cours sur l’étendue du
territoire ;
-
mettre
en place à la clé les conditions favorables pour accorder les prêts et orienter
vers les banques les transactions financières qui auront tendance à se faire de
plus en plus en Franc Congolais.
Pour gagner le pari de la dédollarisation de l’économie congolaise,
l’institut d’émission qu’est la Banque Centrale du Congo doit prendre en compte
tous ces préalables afin que cette reforme, qui va s’étaler sur une durée bien
définie, soit effective et efficace avec un impact fort sur l’économie
nationale.
Voilà la gangrène de l'économie congolaise, une monnaie nationale qui perd sa souveraineté n'a plus de valeur à l’intérieur comme à l'extérieur du pays. D'où l'imposition sur notre territoire des monnaies étrangères. Rien n'est encore tard pour nous rattraper
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