dimanche 5 octobre 2014

Quid de la gratuité de l'enseignement en RD Congo?

Rentrée scolaire 2014-2015
A Marie visite l’école Ste Bernadette à Mpasa C/Tshangu

On le dira jamais assez : dans notre pays la République Démocratique du Congo, nous avons un arsenal juridique respectable, voir impressionnant parfois, régissant divers domaines d’activités de la vie nationale ; arsenal qui comprend le droit interne, mais également les conventions et les accords internationaux conclus par l’Etat congolais ; nous avons aussi des déclarations solennelles et des engagements majeurs faits par nos dirigeants devant le peuple congolais ou des instances internationales, mais au final, ce qui fait cruellement défaut c’est la non application de tout cela !

Trésor apprend la conjugaison: le verbe être
Tenez, en matière d’éducation dont l’importance est capitale pour le développement et l’émergence de toute nation, même notre Loi Fondamentale est bafouée ! En effet contrairement à l’Article 43 de notre Constitution selon lequel « L’enseignement primaire est obligatoire et gratuit dans les établissements publics », de nombreux enfants n’ont pas pu aller à l’école au cours de la rentrée 2014-2015 car leurs parents n’avaient pas de quoi payer leurs minervals. De plus, l'Article 44 stipule «L’éradication de l’analphabétisme est un devoir national pour la réalisation duquel le gouvernement doit élaborer un programme spécifique » 
Mon propos établi après une observation sur le terrain, contredit  visiblement le dernier rapport du gouvernement sur le système éducatif national publié le 19 août dernier et qui indique que la couverture scolaire en RDC connait une croissance positive à tous les niveaux de l’enseignement.Selon ce rapport, près de trois enfants sur quatre sont inscrits à l’école. Mais être inscrit ne signifie pas forcément, avoir effectivement accès à l’école, car du paiement du minerval dépend l’accès.
Une enseignante de l’école primaire en train d'enseigner 

L’enseignement primaire n’est «   ni obligatoire, ni gratuit » en RDC.  

Par ailleurs, comme nous le savons hélas la RDC n’atteindra, d’ici la date butoir de 2015, aucun des huit objectifs du millénaire pour le développement (OMD) souscrits en 2000 par tous les pays du monde et par toutes les grandes institutions mondiales du développement. Or que prévoit l’OMD numéro 2 ? L’Education Primaire Pour Tous.
Je voudrais aussi  rappeler que le 2 janvier 2001, on pouvait lire dans le quotidien Kinois Le Phare: « Yerodia promet la guerre à la prise en charge ainsi que la gratuité de l’enseignement fondamental. Le ministre de l’éducation nationale, le professeur Yerodia Abdoulaye Ndombasi wa Tumba Vuemba a confirmé sa décision de supprimer, au cours de cette année le système de prise en charge des enseignants tant de l’enseignement primaire, secondaire et professionnel, que de l’enseignement supérieur par les parents des élèves et des étudiants…mettre un terme à la fixation anarchique des frais de participation à l’examen d’état…améliorer les conditions salariales des enseignants, rendre l’enseignement fondamental obligatoire pour chaque fils de ce pays. Ainsi les parents qui retiendraient leurs enfants à la maison devront être interpellés par l’Etat. Enfin, pour que toutes les personnes adultes sachent lire et écrire, Yerodia compte lancer une campagne d’alphabétisation sur deux ou trois ans… » Où en est-on treize ans après ? Quel est le bilan ?
Don des livres par le ministère aux écoles conventionnées

Des avancées en trompe l’œil : la gratuité, plus un slogan qu’une réalité en RDC.

Oui, mille écoles sont entrain d’être construites et/ou réhabilitées sur fond propre du gouvernement pour un montant de 247 millions de dollars, Révolution de la Modernité oblige, comme s’enorgueillissent à juste titre les autorités. Mais treize ans après, au nom du respect de nos engagements nationaux et internationaux ainsi que du principe de la continuité de l’Etat, nous aurions dû connaitre de grandes avancées dans le programme du gouvernement relatif à la gratuité de l’enseignement primaire. Or ce n’est pas le cas. Il n'y a pas beaucoup d’enfant congolais qui bénéficie de la gratuité de l’enseignement primaire. En effet, pour les années 2013-2014 et 2014-2015, selon les renseignements fournis par les présidents des comités des parents dans certains établissements, d’autres par les directions des écoles elles mêmes, la situation se présente de la manière suivante  : les parents payent des frais scolaires annuels qui varient de $20 à $200 selon les écoles ; payables en trois tranches. Outre ces frais fixés par l’école chaque parent payait 100FC de minerval par élève à l’état congolais. A l’année 2012, le ministre de l’enseignement primaire, secondaire et professionnel avait supprimé ces frais de minerval. Voilà d’où vient le slogan de la gratuité de l’enseignement.
Selon UNICEF publié par radio OKAPI en août 20, 2014 «  la couverture scolaire en RDC connait une croissance positive à tous les niveaux de l’enseignement ». En RDC, il y a beaucoup plus d’élèves dans les écoles conventionnées par l’état et privées que dans les écoles publics (les écoles conventionnées ce sont des écoles dont la charge du fonctionnement est supportée par l'Etat). Pour la simple raison que l’état congolais n’a pas beaucoup d’écoles. À Kinshasa, ville province par exemple, l’état congolais possède moins de 50% d’écoles, dans l’ensemble des établissements scolaires, Mais que constatons-nous ? Le personnel et les frais de fonctionnement des écoles conventionnées sont donc pris en charge par l’état. Alors pourquoi les élèves de l’école primaire ne peuvent ils pas tous bénéficier de la gratuité de l’enseignement puisque ces écoles sont financées par le trésor public ? Il est plus que temps que le gouvernement prenne ce problème à bras le corps. 

6 commentaires:

  1. On a tous droit à l'éducation.

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  2. La jeunesse d'aujourd'hui sera le Congo de demain. Le gouvernement devrait en prendre conscience.

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  3. Au déla de tout ce qu'on peut dire, le niveau même de l'enseignement laisse à désirer. L'enseignement privé qui, semble t-il, vient soutenir le secteur public, pêche par la qualité de son enseignement.
    Jennifer Bapile

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  4. Charles Odon Tshibola8 octobre 2014 à 06:53

    Le Gouvernement droit prendre au serieux la preparation de l'avenir de nos enfants. Non seulement l'enseignement fondamental des enfants congolais n'est pas gratuit, la qualite de la formation qui est administree a nos enfants pose probleme. Qu'un enfant qui vient de terminer l'Ecole Primaire ne sache ni lire, ni ecrire... c'est inadmissible.

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  5. Les enfants sont l'avenir de demain dit-on; c'est inconcevable de voir que ds un pays comme le Congo, l'État ne fait rien pour le secteur d'éducation, qu'il n'y ait pas d'écoles public où il y a gratuité de l'enseignement. Il faut peut être qu'on touche le fond pour réaliser qu'on n'est dirigé par des bon parleurs que par des bon faiseurs. Ils en sont conscient, mais ils s'en foute simplement de l'avenir de cette jeunesse. C'est triste!

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  6. Mme Anne Marie ns sommes d'accord avec votre votre vision; ns sommes prêt à tout pour la révolution et le changement ds notre pays.

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