Kinshasa ville morte. Photo cheikfitanews |
La classe politique RD Congolaise a un
comportement qui bien souvent laisse à désirer. « Ote-toi de là que je m’y
mette » semble être son unique leitmotiv. Dans ces conditions, il n’est
pas étonnant que Kabila demeure le plus fort des faibles réunis au sein de l’opposition.
Celle-ci a mal évalué le rapport de force car trop occupée à gérer ses rivalités intestines.
Chacun ne semble s’intéresser qu’à ses
intérêts personnels, « moi d’abord et le peuple ensuite ». Pourtant,
pris individuellement, les congolais sont intelligents. Le problème est que
nous avons du mal à travailler en équipe. Nous ne savons pas reconnaitre la
compétence et le mérite de chacun. Bien au contraire, nous ressentons la
compétence de notre voisin comme un danger pour accéder à notre objectif, le
pouvoir pour le pouvoir.
Les graves lacunes des députés
Les députés congolais, hommes et femmes,
ont une grande part de responsabilité dans la crise que nous
Assemblée Nationale de la RDC |
traversons en ce
moment car ils ont failli à leur devoir sacré, à savoir : le contrôle
parlementaire. Je tiens ici à épingler les graves lacunes des députés et tout
particulièrement des députés de l’opposition. En effet, ces derniers auraient
dû réclamer des comptes au pouvoir en place pendant leur législature de cinq
ans. Au lieu de cela, ils ont eu une attitude laxiste, omettant ainsi
d’interpeller le gouvernement sur les 250 millions de dollars américains qui
auraient dû être mis de côté chaque année en vue de l’organisation des
élections. Ainsi, conformément à la décision prise lors du vote du Budget de
l’Etat, au bout de cinq ans, le gouvernement aurait mis de côté 1,25 milliards
de dollars américains pour les élections.
Constatant que les sommes prévues dans le
Budget de l’Etat en vue de l’organisation des élections étaient dilapidées, les
députés auraient dû immédiatement alerter leurs partis politiques respectifs. Ensemble,
ces derniers auraient dû faire grand bruit de cette situation. Je suis
persuadée que si le pouvoir en place avait subi une pression continue et soutenue
sur cette rubrique de la part des députés, il aurait eu plus de scrupules à
mettre en œuvre son plan machiavélique. L’opposition politique sert aussi à
cela et non seulement à agir tardivement, comme c’est le cas en ce
moment. Députés congolais et en particulier ceux de l’opposition, je ne le
répèterai jamais assez : vous avez failli à votre devoir !
La crise a été créée de toute pièce par le pouvoir en place
Président Tshisekedi avec la CenCo Photo Afrique Education |
Notre pays a connu plusieurs réunions pour
sortir des différentes crises qui ont émaillées son histoire. Aujourd’hui, une
fois de plus, la majorité présidentielle et l’opposition doivent se surpasser
pour sortir la RD Congo d’une situation de crise. Cette fois, la particularité est
que la crise a été créée de toute pièce par le pouvoir en place du fait de son
refus délibéré et maintes fois confirmé de ne pas organiser l’élection
présidentielle. C’est principalement de cela qui s’agit car les autres
élections allaient suivre naturellement.
Permettez-moi de rappeler quelques faits historiques.
La Table ronde politique de 1960 qui a planifié l’accès à l’indépendance de
notre pays s’est tenue en un mois seulement, et ce, grâce à la maturité et
l’abnégation de nos pères de l’indépendance.
« Près de deux
mois après l’indépendance, la Loi Fondamental connaissait un brusque accès de
fièvre. Après les événements du 5 septembre, faits de la « révocation
mutuelle au sommet de l’Etat », Kasa-Vubu nomme le président du sénat
Joseph Ileo comme Premier ministre. Il est rejeté par le Parlement, où Lumumba a
la majorité. Cette grave crise ne connaitra son épilogue constitutionnel qu’une
année après au Conclave de Lovanium en août 1961, avec la désignation d’Adoula
comme Premier ministre. » (Propos
recueilli par Tshilombo Munyengayi). Le conclave de Lovanium avait pris 12
jours pour arracher un consensus aux acteurs politiques participants qui
étaient internés avec interdiction de sortir tant qu’une solution ne serait pas
trouvée, c'est-à-dire la formation d’un nouveau gouvernement. Et le Conclave de
Lovanium (l’actuelle UniKin : Université de Kinshasa) fut une réussite.
Au Dialogue Inter-congolais à Sun-City en
2002, les facilitateurs avaient tenu la réunion de la dernière chance avec
les délégués. Tant qu’une solution n’était pas dégagée les débats allaient
continuer, même si cela devait prendre plusieurs jours. Le consensus fut dégagé
après 22 heures de réunion « non-stop ».
L’échec de la première étape du Dialogue
de la dernière chance convoqué le 8 décembre par la Conférence épiscopale
nationale du Congo, Cenco était prévisible car la majorité des dialogueurs est
trop préoccupée à penser à ses intérêts privés et non à la misère de leurs compatriotes
congolais. Voilà pourquoi je propose de
les interner tous jusqu’à ce qu’ils parviennent une fois pour toutes à une issue
à cette crise ! Former et publier un gouvernement non inclusif en cette période de turbulence, c’était la dernière chose à faire.
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