vendredi 23 décembre 2016

Un gouvernement éléphantesque !



L'investiture du gouvernement Sami Badibanga par
l’Assemblée Nationale
Alors que le Dialogue pour aplanir les divergences entre congolais afin d’organiser des élections en RD Congo devait reprendre le mercredi 21 décembre, le gouvernement du nouveau Premier ministre, Samy Badibanga, a été publié à peine quelques minutes avant la fin du deuxième et dernier mandat du Président Kabila.

La première caractéristique de ce gouvernement est qu’il est éléphantesque ! Composée principalement des chefs des partis politiques et associations de la société civile, Cette nouvelle équipe
gouvernementale a pour première mission de trouver les fonds nécessaires pour organiser les élections en moins de 2 ans, c'est-à-dire en avril 2018. Sa deuxième mission consiste à améliorer le bien-être social des congolais. Comment cela sera-t-il possible avec une équipe pléthorique et hétéroclite de 67 membres ? Un record. Pourtant ce gouvernement ne compte que 8 femmes. Samy Badibanga a-t-il été piégé ? Plutôt que de se préoccuper du bien-être social de la population, je crains qu’il ne soit plutôt accaparé à régler le social de ses ministres.

L’efficacité n’est pas la préoccupation première

La manière dont les ministères ont été saucissonnés prouve à suffisance que l’efficacité
La pauvreté criante en RDC
n’est pas la préoccupation première dans le chef des membres de ce gouvernement. Bien au contraire, le souci premier à consister à caser le maximum de personnes. Visiblement, ces personnalités sont là pour préparer les prochaines échéances électorales dans l’intérêt de leurs partis politiques respectifs, et ainsi, s’assurer un nombre confortable de sièges électifs afin de peser politiquement pour ensuite, être en droit de réclamer de se retrouver dans différents postes de prise des décisions pour leur confort et leur prestige. La boucle serait ainsi bouclée. Et le peuple dans tout cela ? S'ils y pensent, ce dernier ne recevra que des miettes de leur part. Ainsi Kabila, ayant contenté la majorité des politiciens braillards, aura un temps de répit et la latitude pour envisager comment manœuvrer, toujours dans le souci constant de garder son pouvoir le plus longtemps possible. Voilà comment fonctionne une grande frange des politiciens congolais. Le résultat est là : la pauvreté criante de la majorité de la population et l’état pitoyable de la Nation congolaise.


Décryptons un peu ce gouvernement.

"Kinshasa réclame l'eau"
La durée de ce gouvernement est hypothétique compte tenu du dialogue politique entre certaines personnalités de la majorité présidentielle, de l’opposition politique et des associations de la société civile qui se poursuit sous les bons offices des évêques congolais.

Décryptons un peu ce gouvernement. A mon humble avis, Steve Mbikayi, ancien syndicaliste, nommé ministre de l’enseignement supérieur ne possède pas un cursus approprié pour affronter l’ascendance des professeurs sur les non professeurs. Saura-t-il faire face à la complexité des problèmes que connait l’enseignement supérieur en RD Congo ? A ce poste, le pays a besoin d’un homme qui a un vécu dans l’enseignement supérieur pour apporter rapidement des solutions concrètes.

Les droits humains sont souvent mis à mal en RD Congo. Même dans les faits banals du quotidien, les droits des citoyens sont souvent bafoués. Ne vous est-il jamais arrivé d’être arrêté à tort par un agent de l’ordre ? Lorsque cela se produit, vous n’avez aucun droit pour vous défendre, vous devez alors subir les sanctions qui vous sont infligées sans avoir de moyens de recours. C’est la loi de la jungle où « la raison du plus fort est toujours la meilleure ». Même au sein de la population ce n’est pas plus reluisant. J’en veux pour preuve la pollution sonore dont nous sommes souvent victimes de la part des églises de réveil. Dans un pays où les manifestations sont souvent réprimées, quelle sera la marge de manœuvre de la ministre ? Vu d’une part, l’ampleur de l’implication des autorités et de la population et d’autre part, le bras de fer incessant entre les autorités et la communauté internationale en ce qui concerne les problèmes des droits humains la ministre aura-t-elle la carrure nécessaire pour agir et apporter des solutions à tous ces problèmes ?

Autre chose. Le développement rural, un ministère important pour notre pays où la majorité de la population vit dans le milieu rural. Bien géré, ce ministère pourrait contribuer à soulager la misère du peuple de la RD Congo, une des principales missions de ce gouvernement. Le développement rural s’occupe de l’état des pistes de desserte agricole, des habitats ruraux, de l’hydraulique rurale, des ONGD etc. Notre ministre sera-t-elle à la hauteur de sa lourde tache ?

Que dire du vice-ministre aux affaires étrangères, Yves Kisombe, un homme impétueux, insolent, insultant dans un ministère qui demande beaucoup de retenu et un langage diplomatique ?

Au regard de cette description loin d’être exhaustive, l’homme qu’il faut à la place qu’il faut est loin d’être l’esprit qui a guidé à la composition de l’équipe qui doit conduire le peuple congolais aux élections et améliorer le vécu quotidien de la population. Wait and see !


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