L'investiture du gouvernement Sami Badibanga par l’Assemblée Nationale |
Alors que le Dialogue pour aplanir
les divergences entre congolais afin d’organiser des élections en RD Congo devait
reprendre le mercredi 21 décembre, le gouvernement du nouveau Premier
ministre, Samy Badibanga, a été publié à peine quelques minutes avant la fin du
deuxième et dernier mandat du Président Kabila.
La première caractéristique de ce
gouvernement est qu’il est éléphantesque ! Composée principalement
des chefs des partis politiques et associations de la société civile, Cette
nouvelle équipe
gouvernementale a pour première mission de trouver les fonds nécessaires
pour organiser les élections en moins de 2 ans, c'est-à-dire en avril 2018. Sa
deuxième mission consiste à améliorer le bien-être social des congolais.
Comment cela sera-t-il possible avec une équipe pléthorique et hétéroclite de
67 membres ? Un record. Pourtant ce gouvernement ne compte que 8 femmes. Samy
Badibanga a-t-il été piégé ? Plutôt que de se préoccuper du bien-être
social de la population, je crains qu’il ne soit plutôt accaparé à régler le
social de ses ministres.L’efficacité n’est pas la préoccupation première
La manière dont les ministères ont
été saucissonnés prouve à suffisance que l’efficacité
La pauvreté criante en RDC |
n’est pas la
préoccupation première dans le chef des membres de ce gouvernement. Bien au
contraire, le souci premier à consister à caser le maximum de personnes. Visiblement,
ces personnalités sont là pour préparer les prochaines échéances électorales
dans l’intérêt de leurs partis politiques respectifs, et ainsi, s’assurer un
nombre confortable de sièges électifs afin de peser politiquement pour ensuite,
être en droit de réclamer de se retrouver dans différents postes de prise des
décisions pour leur confort et leur prestige. La boucle serait ainsi bouclée. Et
le peuple dans tout cela ? S'ils y pensent, ce dernier ne recevra que des
miettes de leur part. Ainsi Kabila, ayant contenté la majorité des politiciens
braillards, aura un temps de répit et la latitude pour envisager comment
manœuvrer, toujours dans le souci constant de garder son pouvoir le plus
longtemps possible. Voilà comment fonctionne une grande frange des politiciens
congolais. Le résultat est là : la pauvreté criante de la majorité de la
population et l’état pitoyable de la Nation congolaise.
Décryptons un peu ce gouvernement.
"Kinshasa réclame l'eau" |
La durée de ce gouvernement est hypothétique
compte tenu du dialogue politique entre certaines personnalités de la majorité
présidentielle, de l’opposition politique et des associations de la société
civile qui se poursuit sous les bons offices des évêques congolais.
Décryptons un peu ce gouvernement.
A mon humble avis, Steve Mbikayi, ancien syndicaliste, nommé ministre de
l’enseignement supérieur ne possède pas un cursus approprié pour affronter
l’ascendance des professeurs sur les non professeurs. Saura-t-il faire face à
la complexité des problèmes que connait l’enseignement supérieur en RD Congo ?
A ce poste, le pays a besoin d’un homme qui a un vécu dans l’enseignement
supérieur pour apporter rapidement des solutions concrètes.
Les droits humains sont souvent
mis à mal en RD Congo. Même dans les faits banals du quotidien, les droits des
citoyens sont souvent bafoués. Ne vous est-il jamais arrivé d’être arrêté à
tort par un agent de l’ordre ? Lorsque cela se produit, vous n’avez aucun
droit pour vous défendre, vous devez alors subir les
sanctions qui vous sont infligées sans avoir de moyens de recours. C’est la loi
de la jungle où « la raison du plus fort est toujours la
meilleure ». Même au sein de la population ce n’est pas plus reluisant.
J’en veux pour preuve la pollution sonore dont nous sommes souvent victimes de
la part des églises de réveil. Dans un pays où les manifestations sont souvent
réprimées, quelle sera la marge de manœuvre de la ministre ? Vu d’une
part, l’ampleur de l’implication des autorités et de la population et d’autre
part, le bras de fer incessant entre les autorités et la communauté
internationale en ce qui concerne les problèmes des droits humains la ministre aura-t-elle la carrure nécessaire pour agir et apporter
des solutions à tous ces problèmes ?
Autre chose. Le développement
rural, un ministère important pour notre pays où la majorité de la population
vit dans le milieu rural. Bien géré, ce ministère pourrait contribuer à
soulager la misère du peuple de la RD Congo, une des principales missions de ce
gouvernement. Le développement rural s’occupe de l’état des pistes de desserte
agricole, des habitats ruraux, de l’hydraulique rurale, des ONGD etc. Notre
ministre sera-t-elle à la hauteur de sa lourde tache ?
Que dire du vice-ministre aux affaires
étrangères, Yves Kisombe, un homme impétueux, insolent, insultant dans un
ministère qui demande beaucoup de retenu et un langage diplomatique ?
Au regard de cette description
loin d’être exhaustive, l’homme qu’il faut à la place qu’il faut est loin
d’être l’esprit qui a guidé à la composition de l’équipe qui doit conduire le
peuple congolais aux élections et améliorer le vécu quotidien de la population.
Wait and see !
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