En RD Congo, même lorsque vous en avez fini
avec l’éducation de vos propres enfants désormais adultes, il ne faut surtout
pas croire que vous en avez fini avec l’éducation des jeunes. En effet, nous
avons tous dans nos familles élargies une pléthore d’enfants en âge d’aller à
l’école mais qui ont du mal à assurer leur scolarité. Face aux difficultés de
la vie dans laquelle croupissent les parents de ces enfants, il est difficile
de rester indifférent devant les doléances de ces derniers pour la
scolarisation de leurs progénitures, en particulier pendant cette période de
rentrée des classes.
Figurez-vous que dans la majorité des
écoles en RD Congo, avant d’avoir le droit de payer le minerval, les élèves
doivent
préalablement s’acquitter de ce qu’on appelle communément
les « frais indispensables ». Ces derniers peuvent s’élever jusqu'à
150$, voire plus. Ces dépenses comprennent notamment le journal de classe,
l’uniforme de l’école, la tenue de gymnastique, la réfection d’une classe ou
d’une aile de bâtiment de l’école, etc. En plus de ces frais, les élèves
doivent également apporter une rame de papier duplicateur, des rouleaux de
papier hygiénique, des serviettes hygiéniques, et j’en passe. Quant à eux, les
parents doivent également payer une sorte de taxe de la ville, mais le montant
exigé par les autorités de la ville est surenchérit par les écoles d’une
manière indécente.
J’ai un petit-fils, un
« cadeau » reçu de ma famille élargie. Le quartier où vit la famille
de mon petit-fils adoptif est mal famé et ne facilite pas la transmission d’une
bonne éducation à l’enfant. C’est ainsi qu’il y a quatre ans, j’ai eu l’idée de
le placer dans un internat. Mon petit-fils adoptif fréquente cet internat
depuis cette date. Chaque année, en sus des frais cités plus haut, l’enfant
doit apporter à l’internat : un matelas, deux chaises, un sceau, deux
assiettes, des couverts, etc. La liste est longue mais je préfère m’arrêter là.
Et bien entendu, l’école ne restitue rien à la fin de l’année scolaire. En
revanche, elle exige les mêmes équipements à la rentrée suivante.
Ainsi va l’organisation des écoles en RD
Congo. Les parents sont à la merci des exigences, des cupidités des
responsables de ces établissements. Les décrets publiés par le gouvernement ne
sont pas suivis, les propriétaires des écoles n’en font qu’à leur tête. Il n’y
a pas de système efficace de contrôle et encore moins de sanctions.
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