samedi 15 septembre 2018

La rentrée scolaire en RD Congo



En RD Congo, même lorsque vous en avez fini avec l’éducation de vos propres enfants désormais adultes, il ne faut surtout pas croire que vous en avez fini avec l’éducation des jeunes. En effet, nous avons tous dans nos familles élargies une pléthore d’enfants en âge d’aller à l’école mais qui ont du mal à assurer leur scolarité. Face aux difficultés de la vie dans laquelle croupissent les parents de ces enfants, il est difficile de rester indifférent devant les doléances de ces derniers pour la scolarisation de leurs progénitures, en particulier pendant cette période de rentrée des classes.
Pour ma part, en me rendant dans différentes écoles pour payer les frais de scolarité de mes enfants « hérités » du fait de nos traditions, j’ai constaté que ces établissements sont devenus avant tout des « pompes à fric », et ce, sans tenir compte de la précarité dans laquelle vivent les parents de leurs élèves ! C’est sans aucun doute une des raisons qui expliquent le taux croissant des enfants non-scolarisés en RD Congo.
Figurez-vous que dans la majorité des écoles en RD Congo, avant d’avoir le droit de payer le minerval, les élèves doivent
préalablement s’acquitter de ce qu’on appelle communément les « frais indispensables ». Ces derniers peuvent s’élever jusqu'à 150$, voire plus. Ces dépenses comprennent notamment le journal de classe, l’uniforme de l’école, la tenue de gymnastique, la réfection d’une classe ou d’une aile de bâtiment de l’école, etc. En plus de ces frais, les élèves doivent également apporter une rame de papier duplicateur, des rouleaux de papier hygiénique, des serviettes hygiéniques, et j’en passe. Quant à eux, les parents doivent également payer une sorte de taxe de la ville, mais le montant exigé par les autorités de la ville est surenchérit par les écoles d’une manière indécente.

J’ai un petit-fils, un « cadeau » reçu de ma famille élargie. Le quartier où vit la famille de mon petit-fils adoptif est mal famé et ne facilite pas la transmission d’une bonne éducation à l’enfant. C’est ainsi qu’il y a quatre ans, j’ai eu l’idée de le placer dans un internat. Mon petit-fils adoptif fréquente cet internat depuis cette date. Chaque année, en sus des frais cités plus haut, l’enfant doit apporter à l’internat : un matelas, deux chaises, un sceau, deux assiettes, des couverts, etc. La liste est longue mais je préfère m’arrêter là. Et bien entendu, l’école ne restitue rien à la fin de l’année scolaire. En revanche, elle exige les mêmes équipements à la rentrée suivante.
Ainsi va l’organisation des écoles en RD Congo. Les parents sont à la merci des exigences, des cupidités des responsables de ces établissements. Les décrets publiés par le gouvernement ne sont pas suivis, les propriétaires des écoles n’en font qu’à leur tête. Il n’y a pas de système efficace de contrôle et encore moins de sanctions.

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