mercredi 27 août 2014

L’AGRICULTURE EN RD CONGO : Défi majeur pour le développement.

Les routes de desserte agricole

Le mauvais état des pistes de desserte agricole constitue un réel goulot d’étranglement pour le développement de l’agriculture en RD Congo, comme j’ai pu le constater lorsque je me rendais à la ferme familiale située à 22 km de Kinshasa, pendant la saison des pluies. La ville province de Kinshasa, la capitale et la plus grande ville de la République Démocratique du Congo (RDC). Elle couvre une superficie de 9 965 km2, dont environ 600 kmseulement seraient urbanisés.
 Peuplée en 1960 d’environ 400.000 habitants, la population de cette mégapole aurait dépassé les huit millions d’habitants aujourd’hui. La grande majorité de cette population vit en dessous du seuil de pauvreté, à savoir avec moins de 1.50 USD par jour. Cette pauvreté criante et choquante dans un pays souvent décrit comme un « scandale géologique » du fait de ses immenses richesses minières, hydrauliques et forestières, a comme corollaire, une pauvreté nutritionnelle provoquée entre autre par l’inaccessibilité aux protéines animales (viande, poisson). [Dans son rapport publié le 26 mars 2013 à Kinshasa, le Plan National d’Investissement Agricole indique qu’environ six millions d’enfants congolais âgés de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë. Selon le ministère de la santé, un enfant de moins de cinq ans meurt chaque minute en RDC.]
Pour tenter de faire face à ce déficit, la grande majorité des ménagères se rabattent sur la consommation des produits maraîchers, essentiellement les légumes verts (l'amarante (Biteku-teku), l'oseille de Guinée (Ngaï-ngaï), la Baselle (Epinard), la morelle (Bilolo), la pointe-noire, les feuilles de manioc (Pondu),les feuilles de patate douce (Matembele)) et quelques légumes fruits(le gombo (Dongo-Dongo), les petites aubergines, le piment. etc.).Avant la mise en place, au début des années 2000, du programme gouvernemental dit «  des cinq chantiers »,visant notamment le développement des infrastructures routières, la ménagère kinoise s’approvisionnait pour la grande majorité de ces produits dans les nombreux périmètres maraîchers urbains que comptait la ville-province de Kinshasa (périmètre de Bandal, Camp Kokolo, Aéroport, camp Mobutu, Bld Lumumba, Sendwe, TypeK etc.).
Bien que très apprécié pour des raisons d’accessibilité et de prix compétitif, cet approvisionnement avait comme inconvénient la mauvaise qualité des produits issus de ces périmètres puisque la grande majorité était pollué par le CO2 se dégageant des nombreux tuyaux d’échappement des véhicules roulant dans la capitale et étaient arrosés en utilisant des eaux de qualité douteuse. Pollution qui serait à la base de la hausse du taux de maladies cardiaques.

Terre disponible dans la périphérie de la ville.


Chassés de la capitale suite au développement des infrastructures routières  en cours ,de nombreuses maraîchères et maraîchers se sont rabattus dans les périmètres maraîchers existant dans la périphérie de la ville de Kinshasa : CECOMAF, Kimuenza, Mikonga, Maluku, Plateau des Batéké, etc. où les terres sont disponibles et la qualité des eaux d’arrosage meilleure. Mais avec comme revers de la médaille, les difficultés d’évacuation dues au mauvais état des pistes d’évacuation de la production maraîchère. Le cas le plus criant est celui de la route communément connue comme « la route de Ndjili brasserie ».

Face à l’état des pistes l’urgence s’impose.


Le piteux état de cette piste a des répercussions négatives à plusieurs niveaux :
Au niveau des maraîchers, les maraîchers n’ont pas un accès facile à leur site de production. La difficulté est encore plus grande lorsqu’il s’agit de l’évacuation de leurs produits puisque les transporteurs acceptent difficilement de mettre leurs engins sur pistes pleines de boues. C’est ainsi que l’on assiste très souvent au triste spectacle du transport des légumes sur la tête des femmes et des hommes, voire des enfants et quelques fois par les moyens mieux connus sous le nom de « pousse-pousse ».
Au niveau des commerçants et de leurs véhicules. En cas de pluie, il est hasardeux de lancer son véhicule sur une piste ayant des flaques d’eau ayant la grandeur d’une piscine. A plusieurs reprises les véhicules se retrouvent embourbés, avec de la boue dans le moteur.
Au niveau des consommateurs. Toutes les contraintes liées au mauvais état de la route se répercute sur le panier de la ménagère car les commerçants augmentent les prix des produits pour faire face aux différentes dépenses qu’ils ont dû supporter tout au long de la route. A cela, s’ajoute malheureusement la baisse de la qualité des produits. Les produits qui arrivent sur le marché ont perdu beaucoup de leur fraîcheur et il n’est pas rare qu’en cas de blocage sur les mauvaises pistes, les légumes soient d’abord déchargés à même la boue pour permettre de sortir du bourbier.
Face à ce spectacle désolant et à l’ampleur des dégâts qui en découlent, les regards et les cris de tous les Congolais sont dirigés vers les gouvernants Congolais. L’Urgence s’impose. Cessons donc d’être des partisans de la procrastination, c'est-à-dire arrêtons de remettre constamment à demain ce que nous pouvons faire aujourd’hui.
IL FAUT INTERVENIR et TOUT DE SUITE.
Au moment où l’agriculture est déclarée « priorité nationale »,notamment avec la création des parcs agro-industriels, le FONER,( Fonds National d’Entretien Routier) créé depuis 2008 avec pour mission de collecter et d’administrer les fonds destinés à l’entretien et à la gestion des réseaux routier du territoire national quels qu’en soient les maîtres d’ouvrages ,doit impérativement redoubler d’efforts pour que les routes et les pistes de la R.D.C permettent aux filles et fils de ce pays de jouir des merveilles de leur pays 

2 commentaires:

  1. je suis vraiment contente de constater que l'agriculture est un souci pour les femmes aujourd'hui. Merci Anne Marie pour cet article vraiment interessant. je suis convaincu que le developpement de l agriculture sera d'une grande avancée pour la RDC. Ne baisse pas les bras Anne Marie , continue a sensibiliser ton entourage .

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  2. Merci pour ce constat Anne, il est de rôle de nos dirigeants de prendre les choses en mains pour moderniser les routes des dessertes agricoles pour le bien être de notre économie car notre pays est un grainier agricole mais sans routes, nous ne pouvons rien.

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