mardi 20 décembre 2016

Crise en RD Congo : rien ne va plus !



Kinshasa ville morte.
Photo cheikfitanews
La classe politique RD Congolaise a un comportement qui bien souvent laisse à désirer. « Ote-toi de là que je m’y mette » semble être son unique leitmotiv. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que Kabila demeure le plus fort des faibles réunis au sein de l’opposition. Celle-ci a mal évalué le rapport de force car trop occupée à  gérer ses rivalités intestines.

Chacun ne semble s’intéresser qu’à ses intérêts personnels, « moi d’abord et le peuple ensuite ». Pourtant, pris individuellement, les congolais sont intelligents. Le problème est que nous avons du mal à travailler en équipe. Nous ne savons pas reconnaitre la compétence et le mérite de chacun. Bien au contraire, nous ressentons la compétence de notre voisin comme un danger pour accéder à notre objectif, le pouvoir pour le pouvoir.

Les graves lacunes des députés

Les députés congolais, hommes et femmes, ont une grande part de responsabilité dans la crise que nous 
Assemblée Nationale de la RDC
traversons en ce moment car ils ont failli à leur devoir sacré, à savoir : le contrôle parlementaire. Je tiens ici à épingler les graves lacunes des députés et tout particulièrement des députés de l’opposition. En effet, ces derniers auraient dû réclamer des comptes au pouvoir en place pendant leur législature de cinq ans. Au lieu de cela, ils ont eu une attitude laxiste, omettant ainsi d’interpeller le gouvernement sur les 250 millions de dollars américains qui auraient dû être mis de côté chaque année en vue de l’organisation des élections. Ainsi, conformément à la décision prise lors du vote du Budget de l’Etat, au bout de cinq ans, le gouvernement aurait mis de côté 1,25 milliards de dollars américains pour les élections.


Constatant que les sommes prévues dans le Budget de l’Etat en vue de l’organisation des élections étaient dilapidées, les députés auraient dû immédiatement alerter leurs partis politiques respectifs. Ensemble, ces derniers auraient dû faire grand bruit de cette situation. Je suis persuadée que si le pouvoir en place avait subi une pression continue et soutenue sur cette rubrique de la part des députés, il aurait eu plus de scrupules à mettre en œuvre son plan machiavélique. L’opposition politique sert aussi à cela et non seulement à agir tardivement, comme c’est le cas en ce moment. Députés congolais et en particulier ceux de l’opposition, je ne le répèterai jamais assez : vous avez failli à votre devoir !

 La crise a été créée de toute pièce par le pouvoir en place

Président Tshisekedi avec la CenCo
Photo Afrique Education
Notre pays a connu plusieurs réunions pour sortir des différentes crises qui ont émaillées son histoire. Aujourd’hui, une fois de plus, la majorité présidentielle et l’opposition doivent se surpasser pour sortir la RD Congo d’une situation de crise. Cette fois, la particularité est que la crise a été créée de toute pièce par le pouvoir en place du fait de son refus délibéré et maintes fois confirmé de ne pas organiser l’élection présidentielle. C’est principalement de cela qui s’agit car les autres élections allaient suivre naturellement.


Permettez-moi de rappeler quelques faits historiques. La Table ronde politique de 1960 qui a planifié l’accès à l’indépendance de notre pays s’est tenue en un mois seulement, et ce, grâce à la maturité et l’abnégation de nos pères de l’indépendance.

« Près de deux mois après l’indépendance, la Loi Fondamental connaissait un brusque accès de fièvre. Après les événements du 5 septembre, faits de la « révocation mutuelle au sommet de l’Etat », Kasa-Vubu nomme le président du sénat Joseph Ileo comme Premier ministre. Il est rejeté par le Parlement, où Lumumba a la majorité. Cette grave crise ne connaitra son épilogue constitutionnel qu’une année après au Conclave de Lovanium en août 1961, avec la désignation d’Adoula comme Premier ministre. » (Propos recueilli par Tshilombo Munyengayi). Le conclave de Lovanium avait pris 12 jours pour arracher un consensus aux acteurs politiques participants qui étaient internés avec interdiction de sortir tant qu’une solution ne serait pas trouvée, c'est-à-dire la formation d’un nouveau gouvernement. Et le Conclave de Lovanium (l’actuelle UniKin : Université de Kinshasa) fut une réussite.

Au Dialogue Inter-congolais à Sun-City en 2002, les facilitateurs avaient tenu la réunion de la dernière chance avec les délégués. Tant qu’une solution n’était pas dégagée les débats allaient continuer, même si cela devait prendre plusieurs jours. Le consensus fut dégagé après 22 heures de réunion « non-stop ».

L’échec de la première étape du Dialogue de la dernière chance convoqué le 8 décembre par la Conférence épiscopale nationale du Congo, Cenco était prévisible car la majorité des dialogueurs est trop préoccupée à penser à ses intérêts privés et non à la misère de leurs compatriotes congolais. Voilà pourquoi je propose de les interner tous jusqu’à ce qu’ils parviennent une fois pour toutes à une issue à cette crise ! Former et publier un gouvernement non inclusif en cette période de turbulence, c’était la dernière chose à faire.


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