lundi 12 octobre 2015

MOISE KATUMBI : DEVOIR de MEMOIRE


Moise Katumbi
«  Je ne trahirai jamais Kabila et le PPRD comme Vital Kamerhe », Monsieur Moїse Katumbi Shapwe, auriez-vous oublié cette déclaration que vous aviez faite à plusieurs reprises, déclaration enregistrée et filmée par divers médias pour la postérité ? Moi, je n’ai pas oublié, et de nombreux Congolais n’ont pas oublié non plus. Comme ils n’ont pas oublié aussi « Pourquoi j’ai choisi Joseph Kabila » de Vital Kamerhe. Fort bien, vous avez claqué la porte du PPRD à 14 mois de la fin du mandat du Président Joseph Kabila. Après l’avoir soutenu, encouragé, vous le reniez aujourd’hui, au nom de la défense de la démocratie! Or à maintes reprises dans le passé, vous avez gardé le silence lorsque la démocratie était malmenée. Pourquoi ? Pour continuer à profiter des  privilèges dus à votre appartenance à la majorité présidentielle. Vous brûlez aujourd’hui ce qui vous avez adoré hier. Bienvenue au club de ceux qui commencent à quitter le navire!

 Le pouvoir vient du peuple et uniquement de lui

Je ne peux oublier les résultats contestés des élections présidentielles de 2006 et 2011, qui ont été 
G7 (AfricaNews RDC)

acceptés et applaudis, y compris par vous aussi. Tout à coup, volte face de votre part, la victoire célébrée hier, est récusée quelques années plus tard par votre métaphore fort médiatisée, « les deux penalties accordés à Kabila » 23/12/2014 Vous reconnaissez à présent que «  le pouvoir vient du peuple et uniquement de lui. Notre légitimité d’hommes et de femmes politiques n’existe que par sa volonté et nous sommes responsables devant lui… Le respect de la parole donnée…Nous ne devons pas ignorer les aspirations du peuple ». Lorsque j’ai entendu cela de votre part, j’ai cru rêver !

Depuis « un an, tout est mis en œuvre pour ne pas respecter la constitution en entretenant retard, flou et illisibilité du cycle électoral et en élaborant une stratégie de glissement des dates des scrutins ». Non, je ne pense pas, que la « stratégie de glissement » pour se pérenniser au pouvoir, (parce-que c’est de cela qu’il s’agit : quel mécanisme mettre en place pour ne plus quitter le pouvoir ?) date seulement d’une année. Tout était mis en marche pour trouver des stratégies, depuis l’époque de la transition, c'est-à-dire depuis 2005 pendant la période de l’adoption de la constitution.

 Mandat renouvelable plusieurs fois pour préserver leurs intérêts personnels
Situation de la population civile dans le territoire de Masisi
dans le Nord Kivu (Photo Congoayuk)

J’en veux pour preuve, la tentative de certaines personnalités, Députés dans le Parlement deTransition (2003-2006) et membres du G7 aujourd’hui, d’imposer, lors de l’adoption de la Constitution par le Parlement de Transition en 2005, un mandat de cinq ans, dont le renouvellement est illimité pour le Président de la République. Ces personnalités avaient en effet donné  la consigne à leurs collègues députés, de voter un mandat renouvelable plusieurs fois pour préserver leurs intérêts personnels et égoïstes. Heureusement que nous avons encore dans notre 
Kinshasa:vie quotidienne de la majorité de
  femmes congolaises

pays quelques hommes et femmes intègres, dont je fais partie, et qui n’ont épargné ni effort ni vigilance pour que l’alinéa premier de l’article 70 de la Loi fondamentale, soit libellé comme suit « Le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois ». Députée nationale dans le Parlement de Transition à l’époque, je n’ai pas quitté l’hémicycle comme certains qui voulaient éviter le vote nominatif, je suis non seulement restée sur place pour prendre part à ce vote historique, mais j’ai également encouragé et incité mes collègues députés à voter pour une limitation des mandats du Président de la République. N’eut été notre vigilance, ceux qui aujourd’hui s’érigent en défenseurs de la Constitution et de la démocratie en RDC alors qu’ils ont failli en être les fossoyeurs en 2005, nous doivent beaucoup ! Devoir de mémoire. A cet égard, peut-on espérer que certains membres du G7 auront l’honnêteté et le courage de dire aujourd’hui au peuple congolais dans quel sens ils avaient conseillé leurs collègues députés de voter en 2005-2006?

 La révision de l’Article 71

S’agissant de la révision de l’Article 71 de la constitution opérée en vitesse en janvier 2011, n’aviez-
La moto:transport de la plupart de nos enfants pour aller
à l'école 

vous pas compris que la machine était déjà mise en marche pour chercher des stratégies pour se maintenir au pouvoir ? Pourquoi n’aviez-vous pas réagi à ce moment là? Ah, j’oubliais, vous l’avez remarqué et compris que depuis une année seulement. Cela explique votre appui inconditionnel au chef de l’Etat jusqu'à ce moment, peut-être !

 « …pour qu’ensemble nous mettions un terme au découragement, à la résiliation et au fatalisme, en sauvegardant notre jeune démocratie. » Je tiens à vous dire Monsieur Moїse Katumbi Chapwe, que si aujourd’hui vous avez trouvé du monde de l’autre côté, c'est-à-dire du côté opposé au pouvoir, c’est parce que dans notre pays où tout semble parfois vaciller, il y a encore des hommes et des femmes de conviction, qui ont toujours cru en notre pays la RD Congo, et qui estiment que le peuple congolais mérite mieux. C’est pour cette raison, que ces hommes et ces femmes veillent en gardant le flambeau de l’espoir toujours allumé, par leurs diverses actions, parfois même jusqu’au sacrifice suprême, sans «  découragement », sans «  résiliation » et « fatalisme ». Encore hier vous étiez dans le système, système auquel vous avez contribué et que vous avez alimenté, alors SVP, un peu de décence ! Ne pensez-vous pas Monsieur Moїse Katumbi Chapwe que tout affaire cessante, vous devez d’abord des explications et des excuses  au peuple congolais pour vos longues années de compromission?

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