Kinshasa:quartier pont Matete près de la place de l’Échangeur, après la pluie |
Sous la pluie, les habitudes des kinois
sont parfois assez étranges. Certes, les enfants et les jeunes aiment jouer au
football sous la pluie. Cela est tout à fait normal car la pluie qui ruisselle
sur leur peau leur procure une sensation agréable.
En revanche, les habitudes
deviennent étranges quand dans certains quartiers périphériques de la ville de
Kinshasa, les bandits appelés communément « kulunas » (nom donné aux bandits qui agressent la population avec des armes
blanches et violent les femmes) sortent de leurs tanières sous la
pluie, avec leurs armes blanches, pour agresser les passants que la pluie
aurait surpris afin de les dépouiller de leurs biens.
L’état des routes en RD Congo est catastrophique
Autre chose. Dans la ville de
Kinshasa, les caniveaux ne sont pas régulièrement récurés et le ramassage des
immondices est fait de manière sporadique. C’est ainsi que quand il pleut, la ville est pratiquement inondée. Le spectacle dans la
plupart des quartiers est désolant. Des petits ruisseaux se créent et emportent
tout sur leur passage, et en particulier, les sachets et les bouteilles en
plastique que les kinois ont pris l’habitude de jeter sur les bas-côtés, par
manque de poubelles publiques le long des rues de la ville.
De nombreux véhicules tombent en
pannent sur les routes pendant les pluies diluviennes. Or, il est de notoriété
publique que l’état des routes en RD Congo est catastrophique. Et madame la
pluie n’arrange pas les choses. L’eau remplit rapidement les énormes trous sur
les chemins, créant ainsi des piscines, voire même des lacs artificiels.
Malheur au conducteur qui par mégarde se retrouve piégé dans l’un de ces trous.
Une idée saugrenue
Quant à eux, les habitants des
quartiers les moins nantis, c'est-à-dire les quartiers populaires communément
appelés
« la cité » en RD Congo, ont pris la fâcheuse habitude de construire
leurs fosses septiques sans respecter les normes édictées par la réglementation
du pays. Le service de la ville habilité à contrôler ces constructions étant
totalement absent, cela passe inaperçu. Le comble est que vu le coût exorbitant
du service de vidange des fosses septiques et la misère criante de la
population, cette dernière a trouvé une idée saugrenue pour contourner cette
difficulté. En effet, à l’aide d’un tuyau relié à la base de leur fosse
septique, pendant la pluie, certains retirent le bouchon qui se situe à
l’extrémité du tuyau et ainsi les excréments sortent par ce conduit et se
répandent dans les ruelles des quartiers sous les eaux de pluie. Je vous laisse
imaginer la suite. Une odeur nauséabonde s’installe pendant toute la durée de
l’opération. Faute de moyens financiers, c’est ainsi que, malheureusement dans
la plupart de nos quartiers populaires en RD Congo, les habitants ont trouvé
comment vider leurs fosses septiques. Dans ce contexte, comment ne voulez-vous pas
que des maladies de tous genres ne s’installent ?
Kinshasa après la pluie |
Que dire des érosions, qui
emportent des maisons entières, parfois avec leurs occupants. Ces logis sont
construits sur des terrains non appropriés pour recevoir des habitations. Ces
drames à répétition se produisent souvent sans une réaction efficace de nos
dirigeants, pour éviter que de telles situations se répètent.
Voilà, un petit aperçu de Kinshasa
sous les pluies diluviennes. Un tableau sombre, hélas !
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