Josephine Mbombo Mesu présente l'intervenante: Anne-Marie Makombo |
J’ai été conviée le 6 janvier, par la Présidente
du « Centre d’Etudes sur la Justice et la Résolution 1325 »
(CJR 1325), Irène Esambo Diata, représentée par Rosy Kombe à faire une
restitution des assises du centre interdiocésain. Mon intervention avait pour
objectif de relever l’impact de l’accord du 31 décembre 2016 sur la
participation politique de la femme congolaise. A cet effet, j’ai retracé
l’historique de la crise politique congolaise, jusqu’à la signature
de « l’accord politique global et inclusif » du 31 décembre
2016.
Le deuxième et dernier mandat du président
Kabila a expiré le 19 décembre 2016 à minuit. Faute d’avoir organisé
l’élection présidentielle pour assurer une alternance
apaisée et tant souhaitée
par le peuple congolais, le pays aurait pu s’embraser. En effet, le maintien au
pouvoir du président Kabila est interprété par la population comme un défi. Un
dialogue s’imposait ! Un dialogue réunissant tous les représentants des
forces vives de la nation pour déterminer la durée de la période de transition et
gérer cette dernière dans la paix. Le but ultime étant la préparation des
élections. Un appui substantiel à la lutte inlassable des femmes congolaises
Il faut noter à cet égard que les
Nations Unies apportent un appui substantiel à la lutte
Anne-Marie en pleine restitution sur l'accord du 31 décembre |
inlassable des femmes
congolaises pour une meilleure représentation dans les instances de prise des
décisions. Le 4 janvier 2017, le Conseil de sécurité a examiné la situation de
la République Démocratique du Congo lors de sa 7856è séance. Le Président dudit
Conseil a fait en son nom la déclaration suivante : « Le Conseil de sécurité se félicite de
la signature, le 31 décembre 2016 à Kinshasa, de l’accord
politique global et inclusif, qui fait suite à l’accord conclu le 18 octobre
2016, sous les auspices de l’Union Africaine, et salue les efforts inlassables
qu’ont déployés les médiateurs de la Conférence épiscopale Nationale du Congo
(CENCO) pour faciliter cet accord… Il insiste sur le fait qu’il importe
d’associer les femmes au suivi et à la mise en œuvre de l’accord ».
Pourtant, faisant fi de la Résolution
1325 des Nations Unies qui exige la présence des femmes autour de la table des
négociations en période de conflit ainsi que leur participation à l’exercice du
pouvoir, les femmes étaient quasiment absentes durant les négociations. Aucune
des décisions entérinées dans l’accord signé le 31 décembre ne mentionne qu’il
faut prendre en compte le genre dans l’application de l’accord, c'est-à-dire
dans le partage des responsabilités.
La lutte est toujours âpre à ce sujet.
Anne-Marie explique la Déclaration du Conseil de Sécurité des Nation Unies |
Malgré la ferme déclaration du
Conseil de Sécurité, la junte masculine congolaise n’est pas prête à faire une
place aux femmes pour atteindre ne serait-ce que 30% dans les postes de prises
des décisions. Même les partis politiques qui ont bénéficié de plusieurs
formations sur la nécessité et l’importance d’inclure et d’impliquer les femmes
dans les différents postes de décisions, ont du mal à intérioriser la culture
du genre. La lutte est toujours âpre à ce sujet. Les différentes associations
des femmes multiplient à ce jour, des déclarations, des mémorandums, des
visites à la CENCO pour sensibiliser les évêques à leur cause. Nous espérons
que les prélats auront une oreille attentive, et que nos revendications seront
entendues lors de la formation du conseil national de suivi de l’accord, du
gouvernement, des entreprises de l’Etat et du territorial.
Voilà en substance ce que j’ai
relaté à une trentaine de femmes du CJR 1325. Je les ai exhortées à ne pas se
décourager.
A l’instar de tout ce qui précède, nous ne
devons pas oublier la finalité de notre combat, ce sont les élections. Les
femmes doivent d’abord se faire massivement enrôlées, être électrices et candidates
aux élections. C’est par leur participation aux élections que les femmes pourront
espérer un jour voir progressivement la parité être effective dans notre pays
et ainsi avoir un mot à dire dans la reconstruction de notre cher pays la RD
Congo.
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