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Voici, le résumé du rapport du Groupe d’étude
sur le Congo, GEC, sur les massacres à Beni, du Rapport d’enquête no1, mars
2016. Je vous recommande vivement la
lecture du rapport dans son entièreté. Qui sont les tueurs de Beni ? http://congoresearchgroup.org/wp-content/uploads/2016/03/Rapport-Beni-GEC-21-mars.pdf …
« RÉSUMÉ
Nous avons présenté dans ce rapport une
analyse de la violence qui tente de modifier le discours habituel sur cette
même violence pour remettre en question l’hypothèse qui attribue toutes les
responsabilités aux rebelles ougandais des Allied Democratic Forces (ADF). Plus que jamais, les ADF représentent
aujourd’hui l’arbre qui cache la forêt et derrière lequel d’autres acteurs
tentent de
fuir leur responsabilité.
Depuis
octobre 2014, les environs de la ville de Beni dans le nord-est de la
République démocratique
Des habitants de Beni après l'attaque du 15 et 16 octobre 2014 (photos Afrikarabia) |
du Congo (RD Congo) ont été le terrain de massacres comptant
parmi les pires de l’histoire récente du Congo. Plus de cinq cent personnes ont
été tuées et des dizaines de milliers ont fui leurs foyers. La mission de l’ONU
et le gouvernement congolais ont déclaré publiquement que les massacres sont
l’œuvre des rebelles ougandais des Allied Democratic Forces (ADF). Les
recherches du Groupe d’étude sur le Congo (GEC), réalisées à partir
d’entretiens avec plus de cent témoins et leaders locaux, indiquent
que la
définition des ADF est à revoir. Au lieu d’un groupe islamiste étranger motivé
par la vengeance, nos recherches décrivent plutôt un groupe qui, au cours de
vingt années d’insurrection autour de Beni, a fini par tisser des liens forts
avec les milices et des groupes d’intérêts locaux. Mais notre enquête préliminaire
indique que la responsabilité des massacres ne peut pas être attribuée
seulement aux ADF. En plus des commandants qui appartiennent strictement aux
ADF, certains membres des Forces armées de la République démocratique du Congo
(FARDC), des anciens du Rassemblement congolais pour la
démocratie–Kisangani/Mouvement de libération (RDC–K/ML), ainsi que des membres
des milices communautaires sont aussi intervenus dans les attaques contre la
population civile. Nous ne pouvons
Protection ou trahison du peuple de Beni? |
pas nous prononcer sur les chaînes de
commandement ou sur les motivations de ces groupes, mais il est clair que le
gouvernement congolais et la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour
la stabilisation en RD Congo (MONUSCO) n’ont pas fait les efforts suffisants
pour répondre à cette crise et ont mal identifié l’ennemi. Souvent, bien
qu’ayant perdu des centaines de soldats dans les opérations contre les ADF qui
ont eu lieu avant juillet 2014, les FARDC n’ont pas réagi à temps pour protéger
la population pendant et après les événements, un manque d’initiative que l’on
reproche aussi à la MONUSCO. Nos chercheurs ont documenté des cas où des
officiers des FARDC ont dissuadé leurs unités d’intervenir pendant des
massacres et il existe de nombreuses preuves indiquant que des membres des
FARDC ont activement participé aux massacres.
RECOMMANDATIONS :
• Le
gouvernement devrait constituer dans les plus brefs délais une commission
d’enquête spéciale dirigée par un procureur militaire haut gradé pour enquêter
sur les actes de violence perpétrés autour de Beni depuis octobre 2014. Les
résultats de l’enquête devraient être rendus publics; • La MONUSCO devrait
mener une enquête en vue d’établir les responsabilités dans les massacres de
Beni. Le Département des opérations de maintien de la paix de l’ONU devrait
également évaluer la performance de la mission en relation avec ces massacres;
• Le Sénat et l’Assemblée de la RDC nationale devraient constituer une
commission d’enquête conjointe chargée de situer les responsabilités
politiques, notamment le rôle qu’ont pu jouer les responsables des institutions
en charge de la sécurité dans la commission des massacres autour de Beni
NB : Le Groupe d’étude sur le Congo (GEC)
est un projet de recherche indépendant, à but non lucratif, dédié à la
compréhension de la violence qui affecte des millions de Congolais. Nous
effectuons des recherches rigoureuses sur les différents aspects du conflit en
RD Congo. Toutes nos recherches se nourrissent d’une connaissance historique et
sociale approfondie du problème en question. Nous sommes basés au Centre de
coopération internationale de l’Université de New York (Center on International
Cooperation, New York University) et nous travaillons en collaboration avec le
Centre d’études politiques de l’Université de Kinshasa. Toutes nos
publications, nos blogs et podcasts sont disponibles sur
www.congoresearchgroup. org. »
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