Marche de détresse de la population |
Imaginez une fillette
de 8 ou 10 ans, dans la fleur de l’innocence, ceinturée d’explosifs par un
adulte qui la dirige vers une place publique très fréquentée, après lui avoir probablement
murmuré des mots rassurants, et puis il s’éloigne rapidement, l’abandonnant à
son triste sort. Quelques minutes plus tard, cet adulte actionne les explosifs à
distance : le petit corps de l’enfant est déchiqueté, et les corps de
nombreuses autres victimes gisent sur le sol. Au nom de quoi ? De l’Islam,
soit disant. Imaginez ensuite les 276 jeunes filles nigérianes de Chibok,
arrachées brutalement à leurs familles le 14 avril 2014, privées de liberté, de
leur désir et de leur droit à l’éducation,
vendues ou mariées de force. Imaginez l’angoisse de ces enfants, l’angoisse de
leurs familles. C’est inimaginable. Où va donc l’Afrique, où va le monde ?
Ces questions me hantent par moments.
L'imam Mohamed Yusuf est arrêté et tué. |
A sa création,
Boko Haram était une mosquée dotée d’une école coranique qui accueillait les
enfants des familles pauvres. Opposé au système éducatif nigérian qu’il juge très
sélectif et inspiré du modèle britannique, le rêve de Boko Haram est de « changer
le système éducatif du Borno, Etat du Sud du Nigéria ». Pour y parvenir,
il veut mettre en place des écoles coraniques. Face à l’opposition du
gouvernement fédéral nigérian, le chef religieux radicalise sa position et met
en place en toute illégalité, un système d’ « éducation
sauvage » en ouvrant des écoles, lycées et même des universités
coraniques, qui récupèrent tous ceux qui ont échoué dans le système
ultra-sélectif public.
Le gouvernement du Nigeria de l’époque a sous-estimé le
mouvement et considéré la secte, comme un groupuscule d’illuminés sans soutien,
sans lendemain. Il y a quelques mois encore, le Président Goodluck Jonathan du
Nigeria, négligeait ce fléau de Boko Haram.
Abubakar Shekau, chef du groupe jihadiste nigerian Boko Haram |
Le mouvement recrute souvent de force
A la mort de
Mohamed Yusuf en juillet 2009(pour mettre fin à ce mouvement d’« éducation sauvage », le
gouvernement fédéral nigérian lance l’armée en juillet 2009. L’attaque fait
1000 morts dont au moins 300 membres de la secte, l’imam fondateur est tué), c’est Abubakar
Shekau qui prend la tête du mouvement. Boko Haram réussit à libérer de nombreux
prisonniers, attaque les églises chrétiennes, les gares, les hôtels, les débits
de boissons et des bâtiments officiels, faisant plusieurs morts sur leurs
passages. Le mouvement recrute souvent de force, par des apparitions surprises
et spectaculaires dans des villages, capture des habitants. Il enlève de
nombreux enfants pour en faire des enfants soldats et des kamikazes. Ensuite
ces djihadistes font exploser ces kamikazes sur les places publiques. Ils
libèrent certains otages moyennant des rançons. Leur armée est bien équipée, des
armes modernes, très sophistiquées. «Boko Haram est une véritable rébellion
dotée de troupes, d'armements lourds, de véhicules et même de blindés»,
confirmait en juillet 2014 une source française
Boko Haram, qui
signifie en haoussa, « l’éducation occidentale est un péché » fait
des incursions dans des écoles des filles. Si les filles ne sont pas tuées,
elles sont enlevées et vendues aux djihadistes pour être mariées de force. La
scolarisation des filles dans des écoles où l’enseignement est considéré trop
occidental est prohibée selon leur conception. D’où le rapt à Chibok en avril dernier
de 276 lycéennes âgées de douze à dix-sept ans.
Encore une marche de réclamation |
Toute l’Afrique doit se mobiliser
La sagesse africaine nous apprend que « lorsque la
case du voisin brûle, cours vite l’aider à éteindre le feu de peur que les
mêmes flammes atteignent aussi ta case. », ou encore, « quand tu balayes chez toi, balayes
aussi chez le voisin de peur que quand le vent soufflera, la saleté du voisin
ne vienne chez toi ».
Appliquée au dossier Boko Haram, cette sagesse africaine
revient à dire que toute l’Afrique doit se mobiliser et s’unir pour extirper ce
cancer qui a comme nom Boko Haram avant qu’il ne se métastase. Aucun pays ne
peut se considérer comme épargné d’office par ce fléau. D’ailleurs Boko Haram a
déjà exporté son combat armé vers les pays voisins du Nigeria. C’est ainsi
qu’en plus du Nigeria, le Cameroun, le Niger et le Tchad subissent de plein
fouet les exactions de Boko Haram. Aussi, ces Etats ont-ils de monter une force
contre des islamistes toujours plus menaçants. Mais, à mon avis, cela ne suffit
pas : « TOUTE L’AFRIQUE, LE MONDE ENTIER DOIVENT S’UNIR CONTRE CE
FLÉAU DU 21ème SIÈCLE ». J’encourage donc vivement la poursuite
des concertations de Paris (2014), de Niamey au Niger (2015) ainsi que la mise
en place de la force régionale africaine. L’Union africaine doit par conséquent
intensifier ses efforts afin de mettre fin à ce péril qui menace le continent.
L’Europe a connu plusieurs groupes terroristes
Plus de cinquante ans après nos indépendances, je note
avec préoccupation que nos Etats africains n’ont toujours pas réussi à se doter
de forces de sécurité ou d’armées fortes et efficaces. Aussi, lorsque nos Etats
sont confrontés à des groupuscules armés, nos gouvernements peinent à mettre
fin à leurs activités de déstabilisation. C’est le cas dans la région des Grands
Lacs ou encore au Nigéria et au Cameroun avec Boko Haram.
Au cours de l’histoire récente, l’Europe a connu
plusieurs groupes terroristes, notamment les Cellules Communistes Combattantes
(CCC) en Belgique, les Brigades Rouges (B.R) en Italie, la Fraction Armée Rouge
en Allemagne, Action Directe en France. A l’époque c’était avec une certaine admiration
que je suivais la manière dont les gouvernements de ces pays ont pu combattre
et mettre fin à ces mouvements. Les CCC par exemple, nées en 1983, ont été anéanties en 1985, soit seulement
deux ans après.
Pourquoi, la communauté internationale ne peut-elle pas
aider l’Afrique à en faire autant ? La réponse à cette question, se trouve
dans la volonté politique et la détermination avec lesquelles nos
gouvernements prennent en main des dossiers de ce genre. Par exemple, pour
le cas du Nigéria, il est reproché au gouvernement son apathie face au Boko
Haram. A cela s’ajoutent la corruption, les détournements des fonds destinés
aux soldats, les nombreuses désertions au sein de l’armée qui rendent la
situation assez difficile.
Heureusement, malgré ces comportements désolants de la
part de certains de nos dirigeants africains, plusieurs pays comme la France,
les USA, le Royaume-Uni se mobilisent contre la secte islamiste.
Boko Haram est
un mal qui ronge l’Afrique et qui menace notre humanité. Je constate avec
satisfaction que la grande majorité des pays ont décidé d’apporter leur contribution
pour y mettre fin. Boko Haram n’a rien à voir avec l’Islam parce que l’Islam
est une religion qui prône l’amour et non la haine.
C'est quasiment terrifiant ce que l'Afrique vit avec Boko Haram et difficile de se mettre à la place des enfants enlevés ou de leurs familles. Il faut impérativement mettre fin au règne de Boko Haram. Bâtons nous pour nos enfants, bâtons nous pour l'Afrique.
RépondreSupprimerC’est terrifiant en effet Jacqueline, c’est à peine inimaginable, de la manière dont certains humains traitent leurs semblables, au nom de la religion.
Supprimerdisons, noooooooooooooooonnnnnnnnnnnnn à Boko Haram, l'Afrique a besoin de paix pour avancer, nos enfants ont droits à une vie meilleur
RépondreSupprimerNous devons être en alerte et solidaire pour l’Afrique. Le Nigeria qui est la première puissance économique africaine et le plus riche noir du monde, c’est un nigérian ; ce fléau de Boko-Haram risque de péricliter l’économie nigérienne. L’Afrique, en effet, a besoin de paix pour avancer.
RépondreSupprimerCe groupe islamiste, qui a fait allégeance à l'organisation djihadiste Etat islamique (EI), poursuit cependant ses attaques et raids sanglants. Les femmes en général et filles particulier, sont actuellement utilisées comme boucliers humains. C'est la destruction des générations car c'est la femme qui est concernée. Le viol est utilisé comme arme de guerre. Il faut un soutient total à ces femmes en danger par des autorités africaines, U.A, et toute la sous-région. Car, il n’ya pas de société robuste sans femme en bonne santé.
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