Les routes de desserte agricole
Le
mauvais état des pistes de desserte agricole constitue un réel goulot d’étranglement
pour le développement de l’agriculture en RD Congo, comme j’ai pu le constater
lorsque je me rendais à la ferme familiale située à 22 km de Kinshasa, pendant
la saison des pluies. La ville province de Kinshasa, la capitale et la plus
grande ville de la République Démocratique du Congo (RDC). Elle couvre une
superficie de 9 965 km2, dont environ 600 km2 seulement
seraient urbanisés.
Peuplée en 1960 d’environ 400.000 habitants,
la population de cette mégapole aurait dépassé les huit millions d’habitants aujourd’hui. La grande majorité de cette population vit en dessous du seuil de pauvreté,
à savoir avec moins de 1.50 USD par jour. Cette pauvreté criante et choquante
dans un pays souvent décrit comme un « scandale géologique » du fait
de ses immenses richesses minières, hydrauliques et forestières, a comme
corollaire, une pauvreté nutritionnelle provoquée entre autre par
l’inaccessibilité aux protéines animales (viande, poisson). [Dans son rapport publié
le 26 mars 2013 à Kinshasa, le Plan National d’Investissement Agricole indique
qu’environ six millions d’enfants congolais âgés de moins de cinq ans souffrent
de malnutrition aiguë. Selon le ministère de la santé, un enfant de moins de
cinq ans meurt chaque minute en RDC.]
Pour
tenter de faire face à ce déficit, la grande majorité des ménagères se
rabattent sur la consommation des produits maraîchers, essentiellement les
légumes verts (l'amarante (Biteku-teku), l'oseille de Guinée (Ngaï-ngaï), la
Baselle (Epinard), la morelle (Bilolo), la pointe-noire, les feuilles de manioc
(Pondu),les feuilles de patate douce (Matembele)) et quelques légumes fruits(le
gombo (Dongo-Dongo), les petites aubergines, le piment. etc.).Avant la mise en
place, au début des années 2000, du programme gouvernemental dit «
des cinq chantiers »,visant notamment le développement des infrastructures
routières, la ménagère kinoise s’approvisionnait pour la grande majorité de ces
produits dans les nombreux périmètres maraîchers urbains que comptait la
ville-province de Kinshasa (périmètre de Bandal, Camp Kokolo, Aéroport, camp
Mobutu, Bld Lumumba, Sendwe, TypeK etc.).
Bien
que très apprécié pour des raisons d’accessibilité et de prix compétitif, cet
approvisionnement avait comme inconvénient la mauvaise qualité des produits
issus de ces périmètres puisque la grande majorité était pollué par le CO2
se dégageant des nombreux tuyaux d’échappement des véhicules roulant dans la
capitale et étaient arrosés en utilisant des eaux de qualité douteuse. Pollution
qui serait à la base de la hausse du taux de maladies cardiaques.
Terre disponible dans la périphérie de la ville.
Chassés de la capitale suite au développement des infrastructures routières en cours ,de nombreuses maraîchères et maraîchers se sont rabattus dans les périmètres maraîchers existant dans la périphérie de la ville de Kinshasa : CECOMAF, Kimuenza, Mikonga, Maluku, Plateau des Batéké, etc. où les terres sont disponibles et la qualité des eaux d’arrosage meilleure. Mais avec comme revers de la médaille, les difficultés d’évacuation dues au mauvais état des pistes d’évacuation de la production maraîchère. Le cas le plus criant est celui de la route communément connue comme « la route de Ndjili brasserie ».
Face à l’état des pistes l’urgence s’impose.
Au niveau des maraîchers, les
maraîchers n’ont pas un accès facile à leur site de production. La difficulté
est encore plus grande lorsqu’il s’agit de l’évacuation de leurs produits
puisque les transporteurs acceptent difficilement de mettre leurs engins sur
pistes pleines de boues. C’est ainsi que l’on assiste très souvent au triste
spectacle du transport des légumes sur la tête des femmes et des hommes, voire
des enfants et quelques fois par les moyens mieux connus sous le nom de
« pousse-pousse ».
Au niveau des commerçants et de leurs véhicules. En cas de
pluie, il est hasardeux de lancer son véhicule sur une piste ayant des flaques
d’eau ayant la grandeur d’une piscine. A plusieurs reprises les véhicules se
retrouvent embourbés, avec de la boue dans le moteur.
Au niveau des consommateurs. Toutes
les contraintes liées au mauvais état de la route se répercute sur le panier de
la ménagère car les commerçants augmentent les prix des produits pour faire
face aux différentes dépenses qu’ils ont dû supporter tout au long de la route.
A cela, s’ajoute malheureusement la baisse de la qualité des produits. Les
produits qui arrivent sur le marché ont perdu beaucoup de leur fraîcheur et il
n’est pas rare qu’en cas de blocage sur les mauvaises pistes, les légumes
soient d’abord déchargés à même la boue pour permettre de sortir du bourbier.
Face
à ce spectacle désolant et à l’ampleur des dégâts qui en découlent, les regards
et les cris de tous les Congolais sont dirigés vers les gouvernants Congolais.
L’Urgence s’impose. Cessons donc d’être des partisans de la procrastination,
c'est-à-dire arrêtons de remettre constamment à demain ce que nous pouvons
faire aujourd’hui.
IL
FAUT INTERVENIR et TOUT DE SUITE.
Au
moment où l’agriculture est déclarée « priorité nationale »,notamment avec la création des parcs agro-industriels, le
FONER,( Fonds National d’Entretien Routier) créé depuis 2008 avec pour mission
de collecter et d’administrer les fonds destinés à l’entretien et à la gestion
des réseaux routier du territoire national quels qu’en soient les maîtres
d’ouvrages ,doit impérativement redoubler d’efforts pour que les routes et les pistes de
la R.D.C permettent aux filles et fils de ce pays de
jouir des merveilles de leur pays
je suis vraiment contente de constater que l'agriculture est un souci pour les femmes aujourd'hui. Merci Anne Marie pour cet article vraiment interessant. je suis convaincu que le developpement de l agriculture sera d'une grande avancée pour la RDC. Ne baisse pas les bras Anne Marie , continue a sensibiliser ton entourage .
RépondreSupprimerMerci pour ce constat Anne, il est de rôle de nos dirigeants de prendre les choses en mains pour moderniser les routes des dessertes agricoles pour le bien être de notre économie car notre pays est un grainier agricole mais sans routes, nous ne pouvons rien.
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